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Libération
Horreur

«Wolf Man», entre siens et loups

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Leigh Whannell convoque le mythe du lycanthrope pour creuser le thème de la transmission dans un beau film horrifique.
La mise en scène, son découpage, à pas de loup, évalue les distances, la démarcation et le passage entre l’homme et l’animal. (Photo Credit: Nicola Dove/Universal Pictures/Universal Studios)
publié le 14 janvier 2025 à 6h00

Un… deux… trois. On avait laissé Christopher Abbott en tueur à gages hypnotiseur dans Kraven the Hunter, film d’aventures sorti fin 2024 de l’usine-univers Marvel, signé J.C. Chandor : il comptait à haute voix les trois secondes qui lui suffisaient pour sidérer, s’esquiver, et exécuter sa cible. Dans Wolf Man, sorte de film petit frère du Chandor, en série B (le thème identique du prédateur-chasseur, lion chez l’un et loup chez l’autre, mâle chez les deux), le comédien joue Blake, lycanthrope futur, et fait le décompte – «trois, deux, un…» – pour sa fille échappée à sa surveillance, comme il avait échappé à celle de son propre père au prologue. C’est l’ultimatum en compte à rebours qu’il lui laisse – elle marche en équilibre sur des séparateurs de voies – pour redescendre et se mettre en sécurité.

Un, deux, trois : un prologue, une ouverture, une nuit. Un père, sa femme et leur fille. 1) L’enfance du petit Blake dans les bois, 2) trente ans plus tard, l’exposition citadine en famille, 3) une seule nuit en un peu plus d’une heure, le temps de la métamorphose douloureuse et monstrueuse de Blake : «dying» sera le dernier mot qu’il transmet à sa femme, avant de ne plus communiquer que par grognement