Une tenace légende d’éternelle jeunesse avait jusqu’ici gardé Brad Pitt (accusé de violences conjugales par son ex-épouse Angelina Jolie) et George Clooney à distance de la ruée hollywoodienne vers le film-hommage pour gloires vieillissantes du cinéma populaire, ou «legacyquel», selon le néologisme consacré (Matrix Resurrections, SOS Fantômes : l’héritage…) S’il n’est certes pas un dérivé officiel des Ocean’s, et n’en partage aucunement le décor (un polar new-yorkais bien loin du banditisme côte ouest clinquant), Wolfs ne prétend pas pour autant à une autre raison d’être que de faire vibrer la corde méta, moquer la coolitude fatiguée de ces vieux beaux, et ironiser sur les codes de la comédie d’action soigneusement huilée à la Soderbergh.

Deux «loups solitaires» spécialisés dans le nettoyage de scène de crime (comme le Harvey Keitel de Pulp Fiction, d’ailleurs nommé Wolfe) sont appelés dans un palace pour éliminer un cadavre, ignorant que celui-ci va se réveiller, et qu’ils vont être contraints malgré leurs réticences un peu surjouées de travailler à deux pour remonter le fil d’un imbroglio impliquant bientôt toutes les mafias balkaniques