Après avoir déposé sa femme et ses deux enfants à la gare de Milan, un homme se dirige d’un pas alerte jusqu’à la banque voisine, regard complice à l’ami qui le talonne et les voilà qui d’un coup d’un seul assomment deux convoyeurs en pleine rue, s’emparent de leur maigre butin avant de se fondre dans la foule. Course-poursuite en voiture, barrages de police atomisés, violence sèche, caméra embarquée dans le vif de l’action sans gras ni temps mort… Pour trouver entrée en matière aussi nerveuse et fracassante que l’ouverture de Classe tous risques (1960) de Claude Sautet – premier long métrage dont le cinéaste assumera la paternité – c’est du côté des polars de Don Siegel ou de Fuller qu’il faut chercher. «Certes il s’agit là d’une série B, mais un B comme Boetticher ne vaut-il pas mieux qu’un A comme Allegret ?» s’enflammait alors le jeune Bertrand Tavernier dans la revue Cinéma 60. «Même goût de l’ellipse, de l’épure, même netteté narrative, même affec
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«Classe tous risques» et «l’Arme à gauche» : les toniques truands de Claude Sautet
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«L'Arme à gauche» (1965), avec Ventura en honnête navigateur aux prises d’une bande de truands sur fond de trafic d’armes en mer des Caraïbes. (Tamasa distribution)
par Nathalie Dray
publié le 28 février 2024 à 3h21
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