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Libération
Enquête

Collection Morozov: le retour sous haute surveillance des œuvres en Russie

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La clôture de l’exposition hors normes de la Fondation Louis-Vuitton, le 2 avril, s’est transformée en dossier politico-diplomatique en raison de la guerre en Ukraine. Alors que l’exposition est reprise à Moscou, au musée Pouchkine, «Libération» révèle les détails du retour des œuvres vers leur pays d’origine.
Emmanuel et Brigitte Macron devant un autoportrait du peintre russe Piotr Kontchalovski lors du vernissage de l'exposition «la Collection Morozov» à la Fondation Louis-Vuitton, en septembre dernier. (Yoan Valat/AFP)
publié le 2 juillet 2022 à 18h16

Remarquable, exceptionnelle, hors normes… Les superlatifs s’étaient multipliés pour évoquer l’exposition Morozov à la Fondation Louis-Vuitton à Paris, initialement programmée jusqu’au 22 février, puis prolongée jusqu’au 3 avril en raison de sa fréquentation record. Mais les 1,3 million de visiteurs qui se sont bousculés dans les salles du bâtiment signé Frank Gehry, à l’orée du bois de Boulogne, pour admirer cette concentration au mètre carré inédite de chefs-d’œuvre, signés Cézanne, Bonnard, Monet, Renoir ou Gauguin, ignorent encore tout de l’intense activité que sa clôture a provoquée.

Et pour cause : en raison de la guerre déclenchée le 24 février par la Russie à l’encontre de l’Ukraine et de la présence, parmi les œuvres, de deux tableaux appartenant à des oligarques russes sanctionnés par la communauté internationale, le démontage de l’expo, et par conséquent le retour de la collection vers son pays d’origine, s’est transformé en dossier à haut risque politico-diplomatique, géré par plusieurs ministères sous la houlette de Matignon. Dans le plus grand secret, et sous une chape de plomb que Libération lève aujourd’hui