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A la barre

Cyberharcèlement de Rébecca Chaillon : au procès, les prévenus entre haine et incompréhension

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Le tribunal de Paris a requis mercredi de la prison avec sursis contre sept personnes âgées de 45 à 70 ans qui ont cyberharcelé la metteuse en scène de «Carte noire nommée désir», qui décortique les stéréotypes sur les femmes noires. Tous reconnaissent n’avoir pas vu la pièce.

La metteuse en scène Rébecca Chaillon à Paris en février 2020. (Jérémie Jung/Signature)
Publié le 23/10/2025 à 15h12, mis à jour le 24/10/2025 à 12h43

Ils sont sept parmi une multitude haineuse (difficile à quantifier tant elle procède par vagues) qui se sont fait prendre. Sept prévenus plutôt âgés, moins bien planqués que les autres derrière leur pseudo et écran, qui ont déversé sur Facebook ou X, leurs insultes racistes, apologie de crime contre l’humanité, appel au meurtre, et qui se retrouvent tout étonnés mercredi 22 octobre à la dix-septième chambre du tribunal de Paris après la plainte contre X déposé par l’artiste Rébecca Chaillon pour cyberharcèlement et apologie de crimes contre l’humanité. «Moi, je n’ai jamais volé ni tué, on me sort du lit à 6 heures du matin.» C’est Florence Aly, seule femme parmi les prévenus, 70 ans, «un pied dans la tombe», assure-t-elle, qui commence déjà à raconter sa garde à vue sans y avoir été invitée.

«Un gif, ça permet de passer entre les gouttes»

Ou encore, c’est cet homme, lui aussi retraité, dur d’oreille, venu sans avocat, qui ne voit pas ce qu’il a fait de mal, juste posé un gif animé d’un fusil à pompe en commentaire d’une publication de l’homme politique d’extrême droite Gilbert Collard. Poursuivi pour menaces de mort, il expliquera à la barre : «Un gif, ça permet de passer entre les gouttes, de ne pas être bloqué.» Avan