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Analyse

Dans les mairies écologistes, un brouillon de culture

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Quelle culture pour quel futur ?dossier
Elus en 2014 ou en 2020, les édiles écologistes entretiennent des relations ambivalentes avec les milieux artistiques, dont ils sont pourtant proches. Parfois soupçonnés d’ingérence et de défiance à l’égard des acteurs du secteur, ils développent une politique valorisant les scènes locales et défendent un décloisonnement des pratiques.
«Grafted Memory System» d’Ugo Schiavi, exposé cette année à la biennale d’art contemporain de Lyon. (Blandine Soulage)
publié le 17 octobre 2022 à 17h01

Depuis le 3 octobre, les musées de la ville de Strasbourg sont fermés non pas un, mais deux jours par semaine. La grève suivie par l’ensemble des agents le 17 septembre, ainsi que l’inquiétude générale de voir une mairie restreindre, purement et simplement, l’accès à un service public, n’auront pas suffi à faire changer d’avis Jeanne Barseghian. La crise énergétique se profilant, la maire écologiste de la huitième ville de France ne voyait qu’une solution : réduire la voilure. Mais pour ses opposants, parfois dans son propre camp, celui des verts, il s’agit surtout d’un prétexte. «Elle déguise un problème de ressources humaines en problème écologique» : la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, ne l’entendait pas autrement, déplorant le jour de la présentation de son budget 2023, que l’on «drape cette solution dans la vertu de la sobriété énergétique, alors qu’il ne s’agit en réalité que de la difficulté à faire des choix en matière budgétaire».

A Bordeaux, au printemps 2021, c’est une autre maladresse, moins conséquente toutefois (hormis pour l’image des verts au pouvoir), qui avait hérissé le milieu culturel. Considérant sans doute que les Bordelais maîtrisaient le douzième degré et que le cynisme était la tasse de thé des artistes, l’adjoint à la culture commanda une drôle