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Biennales

«Dati Danielle» et «effet ciseaux» : la filière du spectacle réunie à Nantes sans sa ministre

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Séchées pour la première fois depuis leur création par leur ministre, depuis peu Rachida Dati, les Biennales internationales du spectacle ont fêté leurs 20 ans, dans un contexte morose, entre multiplication des pressions de la droite dure et crise systémique préoccupante.
A Nantes, mercredi 17 janvier, lors des Biennales internationales du spectacle. (Philippe Anessaut)
publié le 18 janvier 2024 à 17h37

Tout était pourtant prêt pour l’accueillir. Les banderoles «Dati Danielle» des militants syndicaux, les détournements de la marque d’électroménager «Dati, moins 50 % sur le spectacle», les quelque 15 000 participants regroupés pour cette nouvelle édition des Biennales internationales du spectacle (BIS) à Nantes. Mais la ministre de la Culture a finalement décliné sa venue mercredi 17 janvier au «rendez-vous incontournable dédié à la filière du spectacle vivant», qu’aucun pensionnaire de la rue de Valois n’avait séché depuis sa création il y a vingt ans, et placé cette année sous le signe du «feel good», indique le fondateur Nicolas Marc dans son édito. Tant pis, la déconvenue ne viendra pas à bout de l’«effervescence», l’ «optimisme», l’«enthousiasme», comme annoncé sur la plaquette. Et d’ailleurs, la CGT spectacle le prouve en acte et en fanfare dans les allées : «On est lààààà - on est lààà - Rachida non n’est pas là, nous, on est làààà !!!»

Nous aussi on est là. Les yeux perdus dans ce paysage générique de ZAC avec palais des Congrès, tram, food-truck, auvent en tissu qui ploie tragiquement sous un vent plus fort que lui comme un présage, travées d’exposants, tables rondes et forums où valsent les centaines de sigles Spedidam, Scam et des mots comme «balkanisation de la diffusion», «synergie» ou «effet ciseaux». Au buffet, un chargé de projet nous pousse de l’épaule pour attraper fébrilement le de