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Interview

Denis Villeneuve : «Si je n’avais pas réalisé “Dune”, quelqu’un d’autre l’aurait fait»

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Réalisateur d’une nouvelle adaptation de «Dune», le cinéaste québécois raconte à «Libération» comment il travaille au cœur du réacteur hollywoodien, entre «visions», compromis et totalitarisme assumé.
Denis Villeneuve sur le tournage de «Dune». (2020 Warner Bros. Entertainment Inc.)
publié le 14 septembre 2021 à 16h00

Issu du cinéma indépendant canadien (Polytechnique, Incendies), le Québécois Denis Villeneuve est l’un des rares réalisateurs travaillant actuellement au cœur de la fabrique à blockbusters d’Hollywood à avoir su y imposer ses méthodes de travail et ses ambitions propres, dans le sillage d’un Christopher Nolan. Très (trop) accompli dans son genre, Dune est son troisième film de SF à très gros budget, après Premier Contact et Blade Runner 2049. Libération s’est entretenu avec lui début septembre, à Paris.

Cette adaptation est-elle née d’un désir de cinéaste ?

Ce projet était hors d’atteinte quand je travaillais à Montréal. Quant à travailler aux Etats-Unis, j’avais entendu trop d’histoires de réalisateurs qui s’étaient fait broyer. Pour autant, je viens d’un petit village au Québec et pour moi, à cet âge, le cinéma, c’était le cinéma américain. Et je me souviens avoir fantasmé sur un film [adapté] de Dune, adolescent, avec un ami. J’avais lu le roman à 13 ou 14 ans, à l’époque où je découvrais les métiers du cinéma. Qu’est-ce que pourrait être, un film de Dune ? On dessinait des storyboards, j’étais un maniaque, j’avais une idée assez précise. Je peux dire que les racines sont profondes. C’est pour ça qu’il y a cinq ans, à la Mostra, quand on m’a demandé quel film je rêve