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«Disco», phare à facettes majeures

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LGBT +dossier
Dans une exposition d’ampleur inédite, la Philharmonie de Paris détricote les clichés du genre, moyen d’émancipation pour les communautés noires et LGBT+ avant d’être une révolution musicale mondiale.
Au Studio 54 à New York, en août 1977. (Meryl Meisler)
publié le 13 février 2025 à 16h42

Difficile d’échapper ces derniers temps au YMCA sur lequel Trump gigote à tout bout de champ. Ironie de l’histoire : devenu depuis longtemps un standard du type Danse des canards, l’hymne des anti-LGBTQ + et autres MAGA fut en son temps l’un des symboles de la culture gay, un juteux produit fabriqué qui plus est par deux Français, les producteurs Jacques Morali et Henri Belolo. Et il est fort à parier qu’en ses vertes années le président Donald ait fait plus que se trémousser dans un des nombreux clubs qui peuplaient Manhattan, dont les plus fameux (le Paradise Garage en tête de liste) occupent une bonne place dans cette exposition, la première d’une telle ampleur consacrée à une musique longtemps réduite à quelques clichés et contresens historiques.

Loin des formules industrielles

C’est justement ces malentendus que la bien nommée «I’m Coming Out», un titre générique emprunté à Diana Ross, ex-petite reine de la soul reconvertie en diva disco, souhaite traiter. Car avant d’être œcuménique – pas un mariage réussi sans sa boule à facettes et ses classiques du genre –, le disco fut l’une des bandes-son de mouvements d’émancipation, visant à mettre un terme à toutes les formes de ségrégation. Femmes, homosexuels, Afro-Américains, Latino aussi militèrent ainsi dans une convergence de luttes qui s’inscrivait naturellement dans un continuum esthétique avec