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Libération
1946-2025

Disparition : dans l’œil de Lynch

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Visionnaire au sens propre, inventeur de mondes dont personne, pas même lui, n’avait la clé, le cinéaste de génie laisse une œuvre inquiétante et labyrinthique, l’une des plus importantes de notre époque. Il est mort jeudi à l’âge de 78 ans.
David Lynch en 1999 à Paris. (Richard Dumas/VU' pour Libération)
publié le 17 janvier 2025 à 21h23

«Tout ce qui concerne David est nimbé de mystère et de magie. La plus formidable expérience de ma vie d’artiste», disait Laura Dern dans un entretien en 2003 sur France Culture. Depuis l’annonce de la mort du génial auteur de Blue Velvet et Mulholland Drive, les hommages pleuvent. «Je suis en morceaux mais éternellement reconnaissante pour notre amitié», a posté une autre star révélée par Lynch, Naomi Watts, tandis que Kyle MacLachlan qui fut véritablement l’alter ego du cinéaste, celui en qui il s’est en quelque sorte reconnu et incarné, relation fusionnelle puis interrompues jusqu’aux retrouvailles sur Twin Peaks, exposait : The Return : «Il me manquera plus que les limites des mots ne peuvent le dire et que mon cœur ne peut le supporter.» Lynch suscitait ce genre d’enthousiasme, il suffisait de l’approcher pour mesurer l’incroyable aura qu’il dégageait. Son sens de l’humour très bizarre, ses coups de sang chaque fois que quiconque tentait de remettre en question la radicalité d’un geste d’art quel qu’il soit, sa passion pour les sandwichs au thon, le café et les cigarettes, sa silhouette de dandy ne supportant pas que le premier bouton