Rencontrer Don Winslow un jour de pluie, c’est un peu la double peine. Il fait gris dehors et il fait gris dedans, le romancier est épuisé par une tournée qui l’a conduit des divers coins des Etats-Unis jusqu’à la France en passant par l’Italie pour promouvoir son dernier livre et il ne fait rien pour le cacher. La Cité sous les cendres est son dernier livre, aux deux sens du terme si l’on en croit la postface assez poignante dans laquelle il remercie toutes celles et tous ceux qui ont œuvré à faire de lui l’auteur de best-sellers qu’il est devenu. «Les adieux sont difficiles» écrit-il et, sans vouloir verser dans la psychologie de bas étage, on comprend tout de suite pourquoi il a si mal au dos. Il est à Paris pour trois jours, enchaînant les interviews, répondant sans relâche à toutes celles et tous ceux qui s’étonnent de le voir poser la plume et l’adjurent d’expliquer son retrait de la littérature –en gros il en a assez et il compte les secondes qui le séparent de l’avion du retour et de sa femme, du côté de San Diego.
Cela étant dit, la Cité sous les cendres est un roman formidable et pourtant nous n’avons pas toujours adoré les livres de Don Winslow, dont le niveau de violence excédait parfois nos propres limites. Celui-ci clôt une trilogie, entamée avec la Cité en flammes (2022) e