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Analyse

Droits d’auteur : le monde de la culture pas si uni face aux intelligences artificielles

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Alors qu’une grande partie du secteur se félicite des «garanties» apportées aux artistes dans le cadre du futur code de la route européen, d’autres voix contestent l’existence d’une «spoliation» généralisée et s’inquiètent de revendications jugées trop «protectionnistes».
L'œuvre «Artificial Humans» de l'atelier Haute Cuisine à Amsterdam en novembre 2023 lors de la 12e édition du Amsterdam Light Festival dont le thème cette année est la technologie, l'IA et leurs effets sur la vie quotidienne. (Eva Plevier/AFP)
publié le 15 décembre 2023 à 12h56

A première vue, il s’agit d’un bloc uniforme : le «monde de la culture» en guerre contre les entreprises d’intelligence artificielle générative. Début décembre, à quelques jours du début des négociations autour de l’AI Act, le code de la route européen prévu pour début 2024, le Monde alarmait ainsi : «Le monde de la culture redoute une spoliation massive.» Alors qu’un compromis de texte a finalement été trouvé à Bruxelles le 8 décembre après trente-cinq heures de débat entre Etats membres et Parlement européen, voici à nouveau ce même bloc, «le monde de la culture», se réjouissant par la voix de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) des «garanties importantes» apportées par cet accord politique historique.

Le «monde de la culture», entendons par là, d’abord et avant tout, les organismes de gestion collective des droits d’auteur, comme en France la SACD. Lundi 11 décembre, la société se félicitait par communiqué des garanties obtenues : d’une part, l’obligation d’identifier comme artificiels les sons, images et textes produits par une IA, ensuite, la publication de résumés