Au premier jour du festival d’Angoulême, Dupuis annonce une union. Un rapprochement avec le japonais Kadokawa, via sa marque Vega. De loin, l’affaire semble ne devoir intéresser que les observateurs du marché de la BD. En vérité, cette entente repose sur une idée contre-intuitive mais loin d’être farfelue : celle que le marché français du manga vit ses dernières heures sous cette forme. Que derrière l’engouement populaire, le dynamisme loué partout et bien réel, la catastrophe guette. On s’explique.
D’abord l’accord en lui-même. Dupuis, maison belge centenaire rachetée par le groupe Média-Participations en 2004, édite de la bande dessinée japonaise depuis quelques années sous le label Vega, dirigé par Stéphane Ferrand, vétéran du secteur autrefois à la tête de Glénat Manga. C’est à travers Vega que Dupuis s’allie avec Kadokawa, conglomérat japonais qui s’étend de l’édition au jeu vidéo, en passant par le cinéma, l’animation et les médias. Ensemble, Kadokawa et Dupuis lance une coentreprise (détenue à 51 % par le japonais) sous la marque Vega-Dupuis, qui poursuivra son édition de bande dessinée japonaise (et coréenne), «mais étendra son catalogue aux light novels [romans, ndlr] et aux autres contenus japonais pour les marchés francophones».
Au cœur de l’accord annoncé hier, négocié depuis dix-huit mois, il y a l’idée défendue d