Difficile, quand on apparaît pour la première fois dans un télécrochet de rap, d’essayer par la suite de se défaire de cette étiquette. C’est le défi que s’est lancé Elyon, finaliste de la première saison de Nouvelle école sur Netflix, avec un premier album puissant et tourmenté qui renvoie autant à Stromae vraiment bourré (un peu) qu’à Léo Ferré (pas mal). Logique puisque le papa de Pépée est la référence ultime d’un artiste avec qui il partage un goût certain pour l’interprétation emphatique. Une certitude.

Loin du tout-venant, comme déroulé à l’aveugle par une IA en roue libre, le répertoire de celui qui a démarré à 15 ans dans le collectif rap La Prec saisit aux tripes. Quitte sans doute à provoquer un effet répulsif pour certains. Avertissement : oui, il est possible de ressentir un malaise dans ces mélodies brisées, ces sons aux effets parfois lugubres et cette voix d’outre-tombe ultra-trafiquée semblant sortir d’un château du fin fond des Carpates. Autant de sensations qui sont pour nous autant de qualités tant Elyon nous intrigue avec la noirceur à couper au couteau d’ambiances irréelles, imaginées en compagnie des coproducteurs Clément Caritg et Loubenski.

Après un premier EP remarqué ici même, cette chanteuse d’origine vietnamienne déploie avec sensibilité un flow convaincant sur cette ballade poétique, autant histoire de dérive nocturne que d’excursion personnelle. Attirant.

Au fil d’une basse galopante, ce quatuor franco-italien tisse une mélodie puissante et frissonnante, entre shoegaze et dream pop. Séduisant et mélancolique comme un coucher de soleil transalpin.

Ce producteur canadien évoque un peu son compatriote Caribou par sa capacité à développer un charme électronique savant mais mélodique. Une musique dansante pour une after à toute heure.

Entre le Jean-Patrick Capdevielle de Quand t’es dans le désert et le Bashung de C’est la faute à Dylan, Hervé bat le fer quand il est chaud avec un troisième album instinctif et plus rock français que jamais.

Plus personne ne croyait au retour de Matt Johnson, victime d’une infection de la gorge et étoile fiévreuse de la new wave plus d’une fois disparue. Surprise, un album s’annonce pour le 6 septembre.