A Kassel, en Allemagne, la Documenta, l’une des plus importantes manifestations d’art contemporain au monde qui se tient tous les cinq ans, vient de connaître un nouveau coup d’arrêt. L’équipe chargée de sélectionner le prochain commissaire pour l’édition de 2027 a démissionné collectivement. Il y a «urgence à organiser un débat public de fond en Allemagne, avant de pouvoir relancer tout processus conceptuel pour la prochaine édition» ont ainsi fait savoir à Libération ces quatre personnalités du monde de l’art international : le commissaire d’exposition camerounais Simon Njami, ex-directeur artistique de la Biennale de Dakar, la Chinoise Gong Yan qui dirige la Power Station of Art, unique musée public d’art contemporain en Chine, la Franco-Colombienne María Inés Rodríguez actuellement conservatrice au Museu de Arte de São Paulo, et la curatrice allemande Kathrin Rhomberg.
Ce débat de fond concerne la position de l’Allemagne vis-à-vis du conflit israélo-palestinien, mais aussi, naturellement, de son propre passé. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que depuis le 7 octobre, le climat s’est tout particulièrement tendu outre-Rhin, même si on a aussi assisté ces dernières semaines à des limogeages ou des annulations dans le reste du monde : le débarquement du rédacteur en chef du magazine américain Artforum, licencié le 27 octobre pour avoir signé aux côtés de 8 000 autres personnalités du monde de l’art une lettre ouver