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Vu de Novi Sad

En Serbie, la capitale européenne de la culture boudée par les artistes indépendants

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Les organisateurs de Novi Sad 2022 mettent en avant un programme axé sur la multiculturalité, ce qui ne convainc pas la scène culturelle indépendante, dont une partie a refusé de participer aux festivités.
Lors d'un événement au CK13, organisation culturelle serbe marquée à gauche, opposée à la façon dont est organisé Novi Sad 2022. (DR)
publié le 7 mai 2022 à 14h00

Novi Sad est la première ville de Serbie à recevoir le titre de capitale européenne de la culture. Elle le partage pour l’année 2022 avec Kaunas (Lituanie) et Esch-sur-Alzette (Luxembourg). Les autorités serbes se réjouissent de cette reconnaissance, décernée par l’Union européenne, alors que le pays est candidat à l’adhésion depuis 2011. La fondation Novi Sad 2022, organisatrice de l’événement, a développé un projet axé sur la multiculturalité, consacrant par exemple deux mois au thème des «migrations» et insistant sur sa dimension européenne. Mais les acteurs de la scène culturelle indépendante sont sceptiques. Une partie d’entre eux a simplement refusé de participer aux festivités, soulignant leurs divergences avec la fondation, proche du parti libéral-conservateur au pouvoir.

C’est le cas du centre pour la jeunesse CK13, une organisation culturelle marquée à gauche. Dans leurs locaux aux enduits multicolores, Borislav Prodanovic, longue mèche grise sur le front, dénonce la «propagande d’une culture nationaliste serbe». Il en veut pour preuve le choix de la date de l’ouverture officielle de Novi S