«C’est une contradiction absolue : nos pratiques ne peuvent pas devenir aussi populaires et rester aussi hors système.» Vous plaisantez, Mathias Rassin ? Les danses hip-hop, «hors système» ? A l’heure où le break figure pour la première fois cette année parmi les disciplines olympiques et aimantent les marques ? Alors que les «danses urbaines» (le terme institutionnel) sont les plus demandées par les élèves des conservatoires ? Alors que des chorégraphes hip-hop dirigent des institutions publiques labellisées par le ministère de la Culture depuis plus de trente ans et que leurs pièces comptent le plus de tournées à l’international ? A l’heure où cette discipline hier underground est partout sauf dans la rue ? Pourtant si, Mathias Rassin, aka B-Boy Thias, danseur depuis plus de quarante ans et directeur pédagogique, persiste : «Aujourd’hui, quand tu enseignes les danses hip-hop, tu es condamné à exercer sous le manteau.»
Aussi curieuse que semble la situation, les enseignants de danses hip-hop n’ont toujours pas acquis le même statut, les mêmes devoirs et les mêmes droits que les enseignants des danses dites académiques. En effet, seuls les professeurs de danse classique, jazz ou contemporain peuvent aujourd’hui obtenir le diplôme d’Etat (DE) niveau Bac +3 établi par la loi de juillet 1989, indispensab