Peut-être faudra-t-il un jour rappeler aux générations qui viennent que Joséphine Baker a été une danseuse et une chanteuse. La première «icône noire» planétaire bien avant d’incarner une «certaine idée de la France». Car, bien plus que sa «danse sauvage» et sa voix éternellement grésillante, ce sont ses engagements – la France libre, les droits civiques, la diversité – qui ouvrent aujourd’hui à la star du music-hall les portes de la béatification laïque. Joséphine Baker entre au Panthéon mardi, jour anniversaire de sa naturalisation française par la grâce de son troisième mariage, sur décision d’un Emmanuel Macron pas fâché de passer de l’identité au consensus national.
Editorial
Jouer l’apaisement en surplomb, cocher d’un coup les cases de la tolérance et de l’ouverture au monde, prononcer un discours aux accents universalistes : voilà un moment que le chef de l’Etat ne pouvait pas rater. «Il ne va certainement pas se contenter de dérouler la bio de Joséphine Baker, développe un conseiller de l’exécutif. On dit que la campagne présidentielle se jouera sur le projet de société qu’on veut présenter aux Français. Mardi, c’est l’occasion pour Macron de dire quelle France il veut.»
A l’heure où la surenchè