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Libération
Disparition

Eric Viennot, in transmemoriam

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L’éminent concepteur de jeux vidéo, pionnier du transmédia et instigateur de la «fiction totale», qui a bouleversé les codes de la narration et de l’expérience pour les joueurs, est mort le 27 juillet.
D’abord artiste plasticien puis enseignant en arts plastiques à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, Eric Viennot se lance en 1990 dans le numérique puis dans le jeu vidéo avec son studio indépendant Lexis Numérique. (DR)
publié le 2 août 2022 à 11h15

Echanger avec Eric Viennot était toujours un moment particulier, précieux. Charismatique et imposant, avec son crâne chauve et son grand sourire, il n’adorait rien tant que partager ses réflexions et ses intuitions sur les sujets qu’il chérissait, notamment, bien sûr, le jeu vidéo et les possibilités infinies qu’il offre en termes de narration, d’interactivité et d’expériences pour les joueurs. Lui qui a toujours été en avance sur son temps – souvent trop en avance d’ailleurs – ne tarissait jamais de nouvelles idées, de projets. Pourtant, la plus grande de ses qualités était sans doute de savoir écouter, il était attentif et bienveillant, comme s’il se nourrissait en permanence des conversations qu’il pouvait avoir. Eric Viennot est mort d’un cancer le 27 juillet, à 62 ans. Une fenêtre sur les potentialités du monde s’est refermée.

D’abord artiste plasticien puis enseignant en arts plastiques à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, c’est en 1990 qu’Eric Viennot se lance dans le numérique puis dans le jeu vidéo avec son studio indépendant Lexis Numérique. Son premier grand succès, les Aventures de l’oncle Ernest, sort en 1998. Dans un genre, le jeu pour enfants, qui ne brille généralement pas ni par la créativité ni par son attractivité (au point d’être rangé sous l’étiquette un brin repoussante de «ludo-éducatif»), l’oncle Ernest et son carnet d’aventuri