En Mésopotamie, en une région lointaine, en des temps reculés, la cité d’Ur tombe face à ses ennemis. Ses murs s’écroulent, «et la flamme antique qui guidait la cité depuis la nuit des temps» s’éteint. Heureusement, quelques survivants parviennent à s’enfuir. Avec eux ils emportent «les dernières braises du feu sacré». Commence alors une errance comme les peuples anciens et déchus en ont tant connu, et dont les auteurs d’heroic fantasy aiment tant s’inspirer. La recherche du chemin vers une nouvelle terre, un paradis qui serait à l’abri de leurs ennemis pour leurs descendants, une ville légendaire nommée Agartha, où «le feu renaîtrait, incandescent», passe par une succession d’aventures et de rencontres plus ou moins fantomatiques et mystiques.
Eclairées à la bougie
De ce scénario biblique et somme toute classique d’où naît Ether, Etienne Chaize tire un album original par sa narration et son traitement graphique. En grand format, 28x38 cm, l’auteur bientôt quadra propose des pleines pages d’errance, travaillant sur le passage du temps et des lieux. Des petits personnages tous différents et très détaillés évoluent dans des paysages immenses. Ils marchent sous des ciels inquiétants, sous l’eau ou sous la glace, traversent des montagnes enneigées, des marais fumants, des ruines embrumées évoquant la nécropole de Naqsh-e Rostam ou les églises rupestres de Lalibela en Ethiopie.
Les pages en quadrichromie sont comme éclairées à la bougie : plus le regard s’éloigne du peuple en