L’une est spécialiste de Pablo Picasso et Louise Bourgeois, l’autre a écrit les biographies de Marcel Duchamp et Francis Picabia. A eux deux, ils se sont penchés sur le cas Lacan dans le cadre d’une brillante exposition au centre Pompidou-Metz. Pour Libération, Marie-Laure Bernadac et Bernard Marcadé reviennent sur «cette exposition qui faisait peur à tout le monde» et des multiples ramifications entre l’art et le lacanisme.
Quel a été le déclic de cette exposition ?
Marie-Laure Bernadac : Trente ans après «Féminin /Masculin», l’exposition que nous avons cosignée au centre Pompidou à Paris, nous ne pensions pas refaire une expo ensemble. Le psychanalyste et collectionneur d’art Gérard Wajcman et Paz Corona qui est liée à Jacques-Alain Miller, l’exécuteur testamentaire de Lacan, sont venus nous chercher. J’ai naturellement pensé au centre Pompidou-Metz où j’avais consacré une expo à Michel Leiris. Un tel projet faisait peur à tout le monde !
Dans le catalogue, Wajcman dit de Lacan qu’il «n’est pas un maître-penseur, de ceux qu’on suit aveuglément, c’est un démangeur de la pensée, il chatouille et gratte là où ça irrite, là où ça pique». Quel portrait avez-vous cherché à dessiner dans cette exposition ?
Bernard Marcadé : Il s’agissait de ne pas l’enfermer dan