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«Félicités 2023» : les diplômés des Beaux-Arts de Paris montrent leurs beaux desseins

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L’école parisienne présente les créations des 28 étudiants qui ont obtenu les félicitations du jury en 2023. Des œuvres poétiques au vocabulaire singulier, qui demeurent hermétiques aux combats de la profession.
Les autels profanes de Nina Jayasuriya et ce canapé de cuir tatoué à la manière d’un schéma de découpe de porc. (Aurelia Casse)
publié le 12 février 2024 à 23h57

Comment accompagner une classe de jeunes gens des Beaux-Arts de Paris, toutes et tous né·es au tournant du XXIe siècle, dans leur cheminement de sortie d’école, chemin de crête hasardeux où il faut se tenir en équilibre, tendre vers l’horizon tout en gardant les pieds sur terre, accepter les opportunités, les prises de risque tout en continuant de labourer son sillon ? Et pour certains d’entre eux, faire face à cette impossible équation : résister aux appels du pied de plus en plus précoces décochés par les galeries ou les fondations ou au contraire céder aux sirènes du marché et sauter dans le vide.

Présidente du jury de cinquième année l’été dernier, Emilie Villez a proposé aux diplômés un autre script, plus modeste et plus poétique, qu’elle appelle «Lignes de désir» en référence à ces sentiers creusés dans le paysage par le passage répété d’un homme ou d’un animal. Et on ne parle pas ici de moutons mais de «chemins du libre arbitre», appuie la commissaire.

Scènes bibliques et scènes de boxe

Et ce qui frappe d’abord face aux travaux des 28 alumni, c’est la singularité des vocabulaires. Là où l’on a pu parfois s’alarmer d’une certaine uniformité, avec parfois des étudiants gouroutisés par des artistes enseignants qui imprimaient un peu trop leur patte, ou ventriloqués par les maux de l’époque, ici chacun impose son propre rapport au monde. Si la peinture (gra