Pendant que la compagnie franco-catalane Baro d’Evel abandonne la scène, à la fin de son spectacle Qui som ?, pour descendre dans la salle et dans la rue sur un air de fanfare, l’Argentin Tiziano Cruz acte le mouvement inverse dans Soliloquio («Soliloque, je me suis réveillé et j’ai frappé ma tête contre le mur», en français). Partir de la rue, en une parade musicale, pause de dix minutes pour une lecture à ciel ouvert sur une place publique de son «manifeste», avant de gagner le théâtre, cette fois en un défilé engagé. Quitter le théâtre ou le gagner, deux rapports à la scène. Dans le cas de Tiziano Cruz, il s’agit d’un combat vital face à la quasi-impossibilité de se produire en Argentine, à l’invisibilisation des acteurs culturels suite à la coupure totale des subventions, bref face à cette politique de haine néolibérale orchestrée par le président d’extrême droite, Javier Milei.
Juste violence de son texte réquisitoire
Son défilé nous emmène jusqu’aux portes du théâtre. Là, devant l’entrée du gymnase du lycée Mistral, il serre la main de chacun et chacune, droit dans les yeux, le sourire aux lèvres dans son mot de bienvenue. Soliloquio est la pris