Ils ont une pêche et une virtuosité, ces danseurs de Noé Soulier ! Julie Charbonnier, Nangaline Gomis, Yumiko Funaya, Samuel Planas, Mélisande Tonolo et Gal Zusmanovich, vêtus en jean et tee-shirt ou débardeur, ont emporté le public de l’Opéra Grand Avignon dans Close Up, l’énergique dernière création du plus cérébral des chorégraphes français, invité pour la première fois au festival. Au son de pièces de Bach exécutées par le quintette tout féminin d’Il Convito sur scène à leurs côtés (l’Art de la fugue, l’Offrande musicale et des mouvements de sonates), ils ondulent, se replient, repartent, leur corps comme possédé par une transe, puis s’arrêtent en plein vol, pas tant close-up que freeze-frame, semblant encaisser un choc, et redémarrent, extraordinairement fluides. Les gestes passent d’une danseuse à l’autre, le solo devient un duo, parfois un trio, la grammaire se répète à l’identique puis se défait totalement, et lorsque la musique s’interrompt, l’on entend encore mieux l’effort, les saccades de respirations sonnant comme des percussions. C’est grisant.
Syntaxe du kung-fu
Dans le dossier de presse qui accompagne le spectacle, Noé Soulier explique avoir construit les phrases de mouvement de Close Up grâce à un travail d’improvisation des danseurs, qui sont partis de tâches extrêmement pr