On ne s’y attendait pas mais cette 78e édition du festival a marqué le retour et le renouveau d’un théâtre engagé, parfois pour le meilleur, avec notamment Lacrima, la nouvelle fresque de Caroline Guiela NGuyen autour des mille histoires enfouies sous les plis de la confection d’une robe de mariée particulièrement prestigieuse. Mais aussi de l’emballant Léviathan de Lorraine de Sagazan, qui, par la grâce d’une mise en scène d’une beauté plastique saisissante, s’engouffre dans la violence de la justice ordinaire : celle des comparutions immédiates, avec la restitution de trois procès expéditifs de deux hommes et une femme.
On ne s’y attendait pas : ou plutôt, on avait pris l’habitude, depuis une dizaine d’années que des artistes et des spectacles dénoncent de manière relativement convenue et soporifique, au choix le sort fait aux migrants, à la planète, aux enfants, aux femmes, ou tout à la fois, sans jama