Ça commence tout bas, dans le noir tombé sur le cloître des Célestins nu, à l’exception d’une bâche blanche au sol et au-dessus d’un cadran solaire rond comme un grand astre métallique brillant. Dans le mistral qui souffle fort ce soir-là, une silhouette tente de craquer une allumette, y parvient finalement, et commence une danse qui provient à la fois du plus sauvage et du plus civilisé, de la faune et du rituel.
Le spectacle du chorégraphe et danseur marocain Radouan Mriziga, qui s’inspire de la vie dans le Sahara, contourne le pittoresque et l’attendu, regarde vers la science-fiction pour inventer un ballet à la fois ancré et d’ailleurs, et, ce faisant, magnifie six danseurs et une musicienne talentueux dont le plaisir à jouer, manifeste, éclate sur scène et rejaillit sur l’assemblée.
Danseurs en pleine mutation
Avec ses danseurs, Mriziga a vécu plusieurs jours dans le désert, ce lieu faussement inhabité – où, à ce prétexte,