Simon Falguières dit que pendant longtemps, il n’arrivait pas à écrire des textes «un peu longs», alors même qu’il ne désirait que ça, concevoir une pièce de «théâtre fleuve» qui permette aux spectateurs de s’abstraire du monde, pour plonger, quand tout se passe bien, dans un autre pays, le temps d’un instant, délicieux, de treize heures. Simon Falguières a une allure passe-muraille, un tee-shirt gris, des jeans anthracite, des cheveux on ne peut plus châtains, un teint pâle, une barbe de quelques jours. Il cultive l’imperceptibilité comme d’autres la singularité, et si vous ne le connaissez pas, aucune inquiétude, la notoriété est toujours relative, surtout lorsque c’est le cadet de nos soucis et des siens. Il est jeune, à peine 34 ans, et c’est donc lui qui a écrit l’une des pièces les plus attendues de cette édition du Festival d’Avignon : le Nid de cendres, épopée féerique en sept parties qu’on ne se risquera pas à résumer.
«La durée créé une autre théâtralité»
Bien sûr, Simon Falguières n’est pas le premier à se lancer dans de très longs formats. Mais tout de même, treize heures d’une pièce écrite par un metteur en scène qui n’oublie pas de jouer dans son spectacle, de balayer le plateau ou de changer les ampoules lorsqu’il a cinq minutes, c’est rarissime ; même à Avignon qui a forgé sa légende à travers une série de spectacles au long cours, marathons théâtraux peut-être plus encore pour le public, imm