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Théâtre

Festival d’Avignon : «Yes Daddy», du plus bel éphèbe

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Dans un huis clos où un vieillard atteint de démence et un escort se livrent à un corps à corps étrange, les Palestiniens Bashar Murkus et Khulood Basel sondent avec justesse la vulnérabilité, les jeux de pouvoir, et la responsabilité du spectateur en position témoin.
«Yes Daddy», avec Anan Abu Jabir et Makram J. Khoury. (Khulood Basel)
publié le 25 juillet 2025 à 16h21

Que se passe-t-il la nuit derrière les murs d’une maison ? De bien étranges scénarios exposés sur la scène du théâtre Benoît-XII dans Yes Daddy, la dernière création des Palestiniens Bashar Murkus et Khulood Basel – de retour au festival pour la troisième fois –, in extremis à deux jours de la fin. Et ç’aurait été dommage de louper ce rendez-vous tarifé entre le jeune Amir (Anan Abu Jabir) et un type dans les 60-70 ans, appelons-le Daddy (Makram J. Khoury, un des plus grands acteurs palestiniens), manifestement Alzeihmer, en chaise roulante coincé dans un appartement meublé sommairement. «Je baise pas les vieux», annonce l’escort, «Qui êtes-tu ?» répond le vieux, qui lui donne du Samer, le prénom de son fils. Voilà. Tout se joue là. Dans ce quiproquo du désir entre deux hommes qui vont mener une bien drôle de partie fine à l’abri des regards.

Jeux de pouvoir

Amir nous a prévenus en ouverture : il lui faut d’abord notre consentement, il veut nous entendre : sommes-nous bien «d’accord» pour passer la soirée ensemble ? Et le publ