A jauger l’effervescence du «off», des propositions dans tous les coins (de jeunes artistes made in Taiwan ici, un Norvégien là, des gens de non loin aussi) qui envahissent toutes les galeries, mais aussi les bars et ainsi de suite, on peut juger que le «in» du Festival du dessin est devenu en trois éditions une institution de l’agenda arlésien (140 000 visiteurs au compteur l’an passé).
Avec plus de 1 800 dessins exposés, 35 artistes auxquels s’ajoutent plusieurs grandes expos thématiques – mention spéciale aux dessins d’humour, 250 signés d’auteurs souvent passés dans l’oubli, à l’espace Croisière, et dans un registre autrement « drôle », moins comique et plus oblique, un focus sur la collection d’Antoine de Galbert, 150 pièces réunies dans l’église Sainte-Anne – cette nouvelle édition affirme une profusion d’expressions de cet art premier au plein sens du terme, un médium qui résiste aux définitions définitives. Dessin ou peinture ? Le flou artistique demeure d’ailleurs à la lecture du remarquable petit essai à ce sujet de Frédéric Pajak, directeur artistique du festival, en ouverture du catalogue. Et tout autant après avoir parcouru les dédales de salles. Des bien reconnus (Folon en tête d’affiche, Annette Messager dans une installation des plus saignantes) à ceux qui gagnent à être connus (une exposition dédiée à la jeune garde, représentée par les écoles d’arts décoratifs de Paris, Bruxelles et Varsovie), des crayonnés léchés aux traits d’un jet, des eaux-fortes de Coro