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Gabriele Münter au Musée d’art moderne, exquises esquisses

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L’œuvre riche et chaleureuse de l’artiste, pilier de l’expressionisme allemand dans un milieu alors très masculin, s’expose à Paris.
Le Lac bleu (1954). (Reinhard Haider/Adagp, Paris 15)
publié le 3 mai 2025 à 9h45

Des maisons bleues ou roses, des collines jaunes, des œufs de Pâques violets et des meules de foin rouges : l’œuvre de Gabriele Münter, mousse de couleurs, taquine la pupille et réchauffe le cœur, un vrai bonheur de peinture… Pas étonnant puisque l’artiste allemande, pilier de l’expressionnisme allemand et pourtant méconnue en France, est fondatrice et membre du Cavalier bleu, ce groupe d’artistes qui prône, juste avant la Première Guerre mondiale, en 1911, l’intériorité et la couleur pure. Présentée au Musée d’art moderne de Paris après Paula Modersohn-Becker, Ana Anna-Eva Bergman ou Sonia Delaunay, des artistes pour qui le passage dans la capitale est une étape de formation, Gabriele Münter baigne dans le renouveau artistique du début du XXe siècle. Elle y déploie une œuvre riche, chaleureuse et des points de vue singuliers, elle s’intéresse aux dessins d’enfants, au folklore rural avec des techniques variées (peinture, gravure, dessin, broderie…).

Ecartée de l’académie des Beaux-Arts en tant que femme, Gabriele Münter a partagé la vie de Vassily Kandinsky, son professeur, père de l’art abstrait et adepte des synesthésies. Pendant quinze ans, le couple voyage pour nourrir son art et protéger des regards une situation délicate (Kandinsky est marié à sa cousine en Russie). En 1906, arrivés à Paris pour y montrer des broderies en perle d’après dessins de Kandinsky, les deux artistes découvrent le fauvisme : c’est un choc ! La capitale vibre des coloris sauvages de