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Cinéma

A l’Etrange festival, le beau bizarre du catalogue Gaumont

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Chargé d’édition chez Gaumont, Sylvain Perret a bricolé à partir des plus troublants documents du catalogue d’actualités de la firme une «Etrange anthologie», un long métrage d’une drôlerie folle, projeté au Forum des images de Paris.
Dans le catalogue hétéroclite de Gaumont, Sylvain Perret aime le meilleur comme le pire. (Gaumont)
publié le 8 septembre 2024 à 11h00

Oui, oui, quelque part dans les années 30, un biologiste créa un spécimen d’unicorne grâce à une opération chirurgicale pratiquée sur un taureau peu après sa naissance. Oui, dans les années 70 exista un homme surnommé «Monsieur Mangetout», capable de manger une bicyclette entière en quinze jours. Et oui, parmi les défis les plus tordus du XXe siècle figura l’escalade de building à mains nues les yeux bandés. Pour quoi faire ? La réponse flotte quelque part dans les limbes de l’inconscient d’une société et ce sont ces perturbants bas-fonds du siècle dernier qu’arpente aujourd’hui un film d’une drôlerie et d’une poésie rare, spécialement composé pour les 30 ans de l’Etrange Festival, terre d’asile des cinéphilies alternatives. Gaumont, l’étrange anthologie est un genre de compile what the fuck vintage, uniquement composée d’extraits de reportages et documents filmiques un jour projetés en avant-programme des séances de cinéma et dormant aujourd’hui en fond de cale du catalogue de Gaumont.

Grand zapping de l’absurde

Parmi le prestigieux fond de la firme centenaire (1400 œuvres et plus de 14 000 heures d’archives d’actualités), il est plutôt d’usage de valoriser les objets nobles comme un très beau film de Louis Feuillade plutôt que les rebuts de l’histoire, les nanars érotiques japonais ou l’interview surréaliste de ce prêtre français tentant de guérir des Haïtiens du vaudou. Seulement, de ce catalogue hétéroclite, Sylvain Perret aime le meilleur comme le pire. Documentariste féru de cinéma d’explo