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«La vie en face»

Gilets jaunes : une colère toujours aussi noire

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« La vie en face » : sur Arte, les mutations de nos sociétésdossier
Dans un documentaire empathique, Frédéric Brunnquell donne chair à l’engagement de trois gilets jaunes, intact après de longs mois de mobilisation.
Le documentaire permet aussi de rendre compte de l’état du droit à manifester en France. (Nilaya Productions)
publié le 12 juin 2021 à 5h00

Encore un film sur les gilets jaunes ? Plus de deux ans après le début des manifestations et les premiers documentaires portant la caméra sur les ronds-points – J’veux du soleil, du député insoumis François Ruffin, est sorti en salles en avril 2019 – le documentaire de Frédéric Brunnquell laissait craindre la redite. Mais c’est pourtant ce décalage avec l’acmé du mouvement qui donne à cette tranche de réel de 55 minutes un parfum d’inédit. «J’ai attendu la fin de la tempête», assume le réalisateur, qui montre à l’écran ceux dont l’indignation, après des mois de lutte, est toujours aussi vive. Soit Anne-Lise, aide-soignante, Vanessa, psychologue, et Pierre, artisan métallier et formateur au Greta. Tous trois se sont rencontrés sur les ronds-points de la région de Manosque, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Au printemps 2020, alors que le pays est mis sous cloche sanitaire, ils poursuivent le combat. «Si on est résignés on ne fait plus rien… Je ne peux pas me résigner à ne rien faire», lâche Pierre en se rendant à une manifestation.

«Pris à la gorge»

Alors que les gilets jaunes ont mis en lumière des situations sociales dramatiques, Frédéric Brunnquel a choisi de centrer son documentaire sur trois représentants de la classe moyenne vivant «plutôt pas mal, matériellement du moins», dans une petite ville ensoleillée du sud de la France.