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«Grand Theft Hamlet», to be or not to bits

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Né de l’oisiveté de deux acteurs confinés, le film disponible sur Mubi suit les préparatifs et la mise en scène de la pièce de Shakespeare au sein du célèbre jeu vidéo. Burlesque et surprenant.
On ne se rappelle pas d’un bonhomme vert dans Shakespeare mais pourquoi pas ? (Mubi)
publié le 21 février 2025 à 15h43

En pleine pandémie de Covid au Royaume-Uni, alors que d’autres apprennent à pétrir leur pain maison, deux acteurs confinés tuent le temps en ligne sur Grand Theft Auto. Sam Crane et Mark Oosterven décident alors de mettre en scène Hamlet dans le jeu lui-même, recrutant d’autres joueurs pour former une troupe de théâtre qui déclamerait le texte, se jouant des contraintes (l’animation pas forcément très expressive, la gestuelle robotique plus mime que kabuki) et des possibilités (utiliser la ville virtuelle de Los Santos – comprendre Los Angeles – comme scène immense qui ne se limiterait pas à des planches et des rideaux). Idée a priori incongrue mais une bonne partie de l’humanité traînant chez elle en pyjama en regardant par la fenêtre avait bien quelque chose du Hamlet mélancolique en collants, ruminant la vanité des choses au Danemark. Grand Theft Hamlet est un «machinima», un film qui utilise le jeu comme esthétique et boîte à outils, le document de cette quête un peu folle. Cela commence donc sur les chapeaux de roue, avec beaucoup d’humour, lorsqu’il s’agit d’auditionner les futurs interprètes plus ou moins approximatifs, planqués derrière des avatars bigarrés façon carnaval ou extraterrestre où, comme le dit un personnage, on est plus