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Greta Gerwig en haut du box-office américain, seule Barbie dans un monde de Ken

L’université de San Diego vient de publier une étude sur l’équité dans l’industrie cinématographique, et le déséquilibre est sans appel. A Hollywood, 86 % des 100 films les plus regardés en 2023 ont été réalisés par des hommes.
Greta Gerwig à Londres le 12 juillet 2023. (Scott Garfitt/Invision. AP)
publié le 2 janvier 2024 à 18h47

Les postes à responsabilités dans le domaine du cinéma sont encore trop testostéronés. Si Greta Gerwig et sa Barbie ont mené le box-office américain en 2023 devant Mario et Spider-Man, les femmes sont restées très sous représentées parmi les productions des films les plus populaires, selon le Centre d’étude des femmes à la télévision et au cinéma de l’université américaine de San Diego. D’après l’étude publiée lundi 1er janvier, des réalisatrices n’étaient aux commandes que de 16 % des 250 films les plus regardés au cours de l’année. Pire, ce chiffre descend à 14 % en se concentrant sur le top 100, d’après l’étude.

L’enquête, nommée «The Celluloid Ceiling», révèle plus largement la faible place laissée aux femmes dans l’industrie cinématographique. On y apprend qu’elles ne sont que 22 % à occuper des rôles de réalisatrice, scénaristes, productrices, productrices exécutives, monteuses et directrices de la photographie – en recul de 2 % depuis 2022. L’écart se creuse drastiquement selon la profession : 94 % des postes de directeurs de la photographie sont occupés par des hommes.

Et si l’étude pointe un léger mieux depuis un quart de siècle, l’avancée est encore bien lente. La part de réalisatrices à la tête d’un film du top 250 aux Etats-Unis n’a progressé que de 7 points depuis 1998 (9 % à l’époque, 16 % aujourd’hui). A ce rythme, il faudrait attendre environ 2150 pour atteindre l’équité.

Un peu de sororité ?

Un semblant d’espoir subsiste néanmoins, avec une forme de cercle vertueux au sein des productions réalisées par des femmes. L’étude mentionne, dans ce cas, 61 % de scénaristes féminines, 35 % de monteuses, 10 % des directrices de la photographie et 26 % des compositrices. Des chiffres qui baissent respectivement avec des réalisateurs masculins à 9 % de femmes scénaristes, 18 % de monteuses, 7 % de directrices de la photographie et 11 % de compositrices.

La France fait-elle mieux ? Pas vraiment, pour ce qui est de la présence de réalisatrices parmi les films les plus regardés tout du moins. On s’en rend vite compte après un bref calcul des femmes présentes à la tête des films du box-office français en 2023 : pour 12 productions françaises dépassant le million d’entrées en France, seules deux ont été réalisées par des femmes. Au milieu des Astérix et Obélix : l’Empire du milieu – signé Guillaume Canet – et autres Alibi.com 2 – de Philippe Lacheau –, seules émergent Justine Triet avec Anatomie d’une chute et Jeanne Herry avec Je verrai toujours vos visages.