La sonnerie retentit, une sonnerie d’école pas banale, extraite d’un titre de Radiohead. Et la tornade de cris d’enfants prend alors forme dans la cour de récréation, monte en puissance, passe en trombe devant la journaliste plaquée au mur, franchit la porte de la salle comme une bourrasque et soudain s’harmonise en une seule note de musique, tenue en suspension plusieurs secondes entre les doigts de la cheffe de chœur, Marion Schürr. Devant la centaine d’élèves de l’école élémentaire de la Busserine, la musicienne professionnelle commence toujours les ateliers par ça : chercher l’écoute des enfants, trouver entre eux l’accord, apprendre à prendre soin des percussions, des violoncelles mais aussi des 64 mandolines prêtées pour l’année et que chaque élève rapporte à la maison le soir.
Dehors, le décor des quartiers Nord de Marseille, 14e arrondissement, cité de la Busserine, où personne ne se risque à klaxonner et change de trottoir devant les points de deal. A l’intérieur de l’enceinte, une école pas tout à fait comme les autres : pour elle, le directeur a voulu une forte permanence artistique. Pas un atelier par-ci par-là avec intervenants interchangeables qu’on voit deux fois da