Avec Licht, pour lumière, Angelin Preljocaj signe sa nouvelle création, chorégraphie pour douze danseurs et danseuses qui gagnent leur paradis, où tout ne serait qu’ordre et volupté. Mais le voyage est long et commence par la reprise en première partie d’Helikopter (2001). Sur la partition puissante de Karlheinz Stockhausen, qui en 1995 embarquait le Quatuor Arditti pour enregistrer leurs cordes dans des hélicoptères, les interprètes entrent sur scène dans un rectangle de projections au sol. D’abord des lignes droites, puis des cercles qui se forment au contact des pas des danseurs, jusqu’à créer un espace liquide ondulatoire, qui progressivement s’aère dans un dessin nuageux. Helikopter met en mouvement cette montée de la terre au ciel dans une chorégraphie de bras tendus, jambes en arabesque à l’amplitude maximale. Les corps prennent la mesure de l’espace, et quand ils passent au sol, il n’y a pas d’effondrement, ni de perte d’énergie. Les phrases chorégraphiques poursuivent un mouvement perpétuel à l’image de ces listes de chiffres diffusés sur le plateau pour une danse magistrale au vertige mathématique.
Licht c’est une autre histoire, encore liée à Stockhausen, en référence directe au titre de son cycle de sept opéras. Elle commence par un fondu au noir et le déploiement d’une petite foule d’abord à contre-jour ; la pièce sera l’histoire de leur éblouissement au fil de la partition signée cette fois Laurent Garnier, sur l’air de Ever