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«Here» de Zemeckis, révolution de salon avec Tom Hanks et Robin Wright

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L’histoire du monde et la tragédie humaine, en un seul cadre fixe où se télescopent les époques : un film-concept aussi renversant que forcément monstrueux.
«Here» chronique parallèlement quatre ou cinq familles des années 1920 à 2020, la plus importante étant celle formée autour de Tom Hanks et Robin Wright. (Snd)
publié le 8 novembre 2024 à 16h39

Faire tenir l’univers dans une maison de poupée est peut-être l’impulsion élémentaire, le sujet primitif de Robert Zemeckis, dès Retour vers le futur qui était déjà un Here (la même maison en 1955, 1985 et 2015, et la «fenêtre-écran» dans le séjour) ; également bien sûr dans Bienvenue à Marwen, film littéral sur le modélisme.

Here – sorti mercredi par SND qui n’avait pas organisé de projection de presse, hormis pour des interviews promo à la télé – vient à la croisée de toutes les obsessions du cinéaste, le temps, la maison, le corps numérisé de l’acteur, en relevant le défi d’une adaptation gratinée : celle d’un des plus beaux romans graphiques qui soient (Ici de Richard McGuire, fauve d’or à Angoulême 2016) et consistant en une vue en coupe de la marche du monde telle qu’elle s’imprime sur un décor et un point de vue fixes (un salon suburbain du New Jersey). Le seul variant est temporel, dans un jeu d’inserts proliférants et de juxtaposition qui fait danser les époques, chroniquant parallèlement quatre ou cinq familles des années 1920 à 2020 (la plus importante étant celle formée autour de Tom Hanks et Robin Wright, «de-aged» de l’adolescence jusqu’au trépas), et tant qu’