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«Histoires de pierres» : la Villa Médicis célèbre le règne minéral

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Placée sous le patronage de l’écrivain Roger Caillois, qui regardait les pierres «comme des poèmes», l’exposition romaine regorge de pépites géologiques, sculptées par les éléments ou les artistes.
Agate dite «le Petit fantôme», collection Callois, exposée à la Villa Médicis. (MNHN. François Farges)
publié le 1er décembre 2023 à 15h06

Que cache le silence des pierres ? A Rome, la Villa Médicis ouvre grand ses portes aux minéraux. Non pour célébrer la statuaire ou les nobles fragments, mais pour mettre à l’honneur la fascination saillante ou souterraine que les pierres, du cristal de roche au simple caillou, ont exercée sur les artistes. L’exposition Histoires de pierres, pensée et placée sous l’égide de l’écrivain Roger Caillois, disparu en 1978, normalien agrégé de grammaire, traducteur de Borges, un temps surréaliste, membre de l’Académie française… Autant de titres qui disent moins que cette formule autobiographique : «esprit avide d’énigmes et de prodiges irrécusables».

Caillois laissa de très beaux textes sur les minéraux, ainsi qu’une exceptionnelle collection, dont quelques pièces ouvrent le parcours de l’exposition. Onyx du Brésil, jaspe orbiculaire et bon nombre d’agates : outre leur «beauté spontanée», ce qui frappe ici, «en vrai», c’est leur matérialité, leur masse, leur profondeur. «Plus d’une fois, il m’est arrivé de penser qu’il convenait de regarder les pierres comme des sortes de poèmes», écrit Caillois. Pour qui est sensible à cette poésie-là, c’est une exposition singulièrement émouvante qui se tient sur la colline du Pincio.

Un galet chéri par un australopithèque

Du plus ancien minéral terrestre datant de 4,4 milliards d’années (le zircon de Jack Hills, en Australie) à la Sentimentite, toute dernière pierre créée par l’artiste contemporaine Agnieszka Kurant, le parcours se vit comme un voyage. Non au centr