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Critique

«Hiver à Sokcho» avec Roschdy Zem : être neige quelque part

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Adaptation du premier roman d’Elisa Shua Dusapin, le film de Koya Kamura s’interroge sur la double identité culturelle mais dégringole sur la pente dépressive de ses personnages. Du charme, mais peu fascinant.
La relation entre Yan Kerrand (Roschdy Zem) et Soo-Ha (Bella Kim) se noue et s’étire entre froid et tiède. (Offshore)
publié le 8 janvier 2025 à 6h53

On pourrait faire une rétrospective des films qui jouent de l’écart de compréhension sociale, culturelle, entre un étranger de passage et les autochtones, un lignage finalement très régulièrement enrichi depuis notamment Lost in Translation de Sofia Coppola en 2003. Dans Hiver à Sokcho, Roschdy Zem joue Yan Kerrand, un Français, auteur de bande dessinée à succès, qui s’installe plusieurs semaines dans cette ville portuaire de Corée du Sud, au bord de la mer du Japon, plongée dans un hiver neigeux. Ténébreux, pas spécialement liant, il s’escrime à renouveler son style dans cet environnement chiche, une villégiature à la Blue House, une pension décatie où travaille Soo-Ha (Bella Kim), jeune femme francophone. Celle-ci est intriguée par ce locataire sans doute parce qu’il vient du pays d’un père qu’elle n’a pas connu qui a abandonné sa mère et elle-même pour ne plus donner de nouvelles. La relation se noue et s’étire entre froid et tiède, semi-confessions et silences têtus. Lui est arc-bouté sur ces dessins et ne veut rien en dire. Elle cuisine divers plats avec une même attention au détail.

Le film est l’adaptation du premier roman de la jeune Elisa Shua Dusapin paru aux éditions Zoe en 2016, ayant reçu le Nati