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«Home is a Foreign Place» : à Bâle, Sandra Knecht allie le fond et la ferme

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Autoportrait bestial, conserves en bocaux, carcasses d’animaux… A Bâle, la fondation KBH.G offre sa première exposition à l’artiste suisse allemande. Elle donne à voir son univers personnel dans un cabinet de curiosités rural.
«Tschinn», autoportrait de Sandra Knecht. (tina sturzenegger/Kulturstiftung Basel H. Geiger)
publié le 8 février 2025 à 9h21

Du boudin de bouc, c’est ce que Sandra Knecht a offert aux invités lors de son vernissage à Bâle, en Suisse. L’artiste suisse-allemande a sacrifié son animal chéri et fabriqué du boudin avec le sang. Dans un coin de la première salle, repose une bouteille de schnaps aux onze herbes des montagnes distillé par ses soins. Pour sa première exposition solo à la fondation KBH.G, Sandra Knecht nous invite en quelque sorte chez elle. Elle entrouvre la porte de son univers personnel dans un rassemblement d’objets hétéroclites, de sculptures et de photographies où transparaît sa vie rurale, proche des animaux et des forêts. A l’entrée, par exemple, il y a des haltères dont les poids sont remplacés par des rondins de bois. Il y a aussi ce bahut ancien au pied duquel repose la dépouille d’un chat en bronze et, tout au fond, une étagère avec des vivres dans des bocaux en verre («Heimatgläser»), comme ceux que confectionnaient les anciens dans les campagnes pour passer l’hiver.

Dans la deuxième salle, on trouve aussi un cabanon en bois, une ruche et un grand tronc de poirier – en bronze lui aussi. Au sol, des alvéoles à miel, des os, des coquilles d’œuf, des cornes de bélier, des adorables nids et des corps d’animaux momifiés sont disposés dans de petites cagettes : on reconnait des squelettes de rongeurs et d’oiseaux, comme dans l’extraordinaire Debris Field de Lois Weinberger, une installation issue des fouilles de la maison familiale de l’artiste dans le Tyrol autrichien.

Démons de la forêt et esprits des animaux

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