Hugueta Sendacz, élégante et frêle silhouette bientôt centenaire, fait son entrée à la Casa do Povo à petits pas, soutenue par un géant. Comme chaque semaine, elle s’apprête à diriger la chorale yiddish, aujourd’hui fréquentée par la population du quartier, en grande partie coréenne qui fait donc vivre cette langue menacée d’extinction des anciens shtetls, bourgades immortalisées par les peintures de Chagall et les romans de Singer. Collier de perles, brushing impeccable, un monde surgit à son apparition. Hugueta est l’un des piliers de la Casa do Povo dont elle a assisté à la cérémonie de la première pierre. Pour elle, le bâtiment matérialise avant tout une «promesse» tandis qu’un document fut enterré sous ses fondations. Et que contient ce document ? L’espoir, croit-elle savoir, que la Casa do Povo permette une «continuité à cette culture portée par tous les gens assassinés par la Shoah», et rassemble, comme l’avait préconisé en 1937 le congrès juif tenu dans différentes villes dont Paris, toutes les associations yiddish, club de lecture et de théâtre, écoles, journaux, chorales fréquentées par des exilés ashkénazes qui avaient déposé leurs maigres bagages à
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Hugueta Sendacz, gardienne de la Casa do Povo à São Paulo
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La directrice quasi-centenaire de la chorale yiddish fait vivre à travers les chants, depuis la création du centre d’art de São Paulo, cette langue juive menacée.
Hugueta Sendacz, 98 ans, a vu la Casa do Povo se fonder et dirige la chorale depuis plus de trente ans. (Yaël Bartana)
Publié le 08/09/2025 à 4h25
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