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Art contemporain

«Humain autonome : déroutes» au Mac Val : une expo comme on voit pneu

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Dans le musée d’Art contemporain, une cinquantaine d’artistes questionnent habilement la place paradoxale de la voiture, objet de fascination aussi adulé que détesté.
«Aral-1» (2004) de Tobias Zielony. ( Tobias Zielony)
publié le 2 septembre 2024 à 7h00

Alors que le musée d’Art moderne de la ville de Paris s’apprête à vernir «l’Age atomique» qui sonde l’imaginaire du nucléaire, une autre exposition s’achève à la fin du mois au Mac Val, à Vitry, sur le dialogue que les artistes entretiennent avec la voiture, autre Janus scientifique, émancipateur autant que viriliste et destructeur. La bagnole donc, bras armé des énergies fossiles, fut aussi un objet de fétichisme et même une alliée pour repenser les représentations. Les futuristes, avant de prendre un virage fasciste, l’utilisèrent pour donner un coup d’accélérateur au cubisme qui commençait tout juste à déconstruire le mouvement ; le cinéma américain en fit son œil mobile.

Retaillée à la scie sauteuse par Orozco (qui livra une version effilée de la mythique DS adulée par Roland Barthes), compressée chez César, démantelée chez Ortega ou boursoufflée chez Wurm, elle fait partie des motifs favoris des artistes. Dans l’exposition «Déroutes», quatrième volet d’un projet orchestré par Marianne Derrien, Sarah Ihler-Meyer et Salim Santa Lucia, elle se présente d’abord sous une forme cabossée, au premier rang du banc des accusés dans le procès du dérèglement climatique.

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