«Judith Godrèche ? Elle est devenue dentiste, je crois» ; «C’est pas elle qui a été enterrée la semaine dernière ?» ; «Hey je vous reconnais, vous êtes Juliette Binoche !» ; «Merci Judith, vous avez restauré l’image des rongeurs en France, go le hamster go !» Ecrite, réalisée, interprétée par Judith Godrèche et à propos de Judith Godrèche, la série Icon of French Cinema s’adonne, comme toute bonne autofiction, à un exercice de lynchage de l’ego en règle, enquillant les petites phrases humiliantes chuchotées dans le dos d’une actrice connue et celles assenées en pleine poire, avec le sourire. C’est l’un des deux grands ressorts comiques de la série, et il fonctionne d’autant mieux que l’autre consiste à appuyer à fond dans le sens inverse, en soulignant la démesure du melon qui fait tourner cette actrice qui ne tourne plus mais se présente aux autres en «icon of French cinema», objet de désir dont le génie ne saurait être bridé par l’âge, les frontières, les langues, les casseroles (tout est assumé, jusqu’à Bimboland).
Genre éminemment maso, l’autofiction sérielle (type Curb Your Enthusiasm ou Louie) appelle ce démolissage public, ic