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Libération
Critique

«In the Summers» d’Alessandra Lacorazza, tout ce qui a été

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L’Américaine queer d’origine mexicaine conte quatre séjours de sœurs chez leur père divorcé, dans un récit frontière délicat qui évite les pièges du pathos.
Les filles Eva et Violeta sont incarnées par trois actrices différentes, pour trois moments de leur vie.  (Wayna pitch)
publié le 8 juillet 2025 à 14h30

Multiprimé en festival, dont Sundance et Deauville 2024, In the Summers a tout du premier film indé conçu pour ne déplaire à personne, sauf aux électeurs de Donald Trump. Ce qui fait déjà du monde en des temps où un rien de «spécifisme» est taxé de «wokisme», stigmate décadent utilisé par l’alt-right afin de nommer les boucs émissaires, seuls prétextes présentables à sa passion du néant. Alessandra Lacorazza, cinéaste queer d’origine mexicaine, filme un récit de frontière (le Nouveau-Mexique), d’un temps qui s’écoule suivant les pointillés : quatre parties, quatre étés des deux sœurs, Eva, la cadette, l’âme artiste, et Violeta, la surdouée garçon manqué. Elles sont en visite à Las Cruces chez leur père divorcé dans son home avec piscine, lequel se transforme selon le mouvement exactement contraire des gamines, de plus en plus abîmé et en bordel à mesure que les filles s’affirment et grandissent.

Au gré d’ellipses béantes entre la petite enfance, l’adolescence et l’âge adulte, la fiction assommée de chaleur étale d’In the Summers dép