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Sortie

James Brandon Lewis : «Les musiciens de free jazz ont la capacité de ne pas restreindre leur curiosité»

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Le saxophoniste sort un nouvel album en trio, dans lequel il rend hommage à l’incontournable trompettiste Don Cherry, mort il y a trente ans.
James Brandon Lewis (au centre) et ses deux complices, Chad Taylor (à gauche) et Josh Werner. (Shervin Lainez/ Relative Pitch Records)
publié le 23 février 2025 à 18h23

D’emblée il s’élance dans une longue embardée qui ébranle tout, son sax tracté par une rythmique réduite au taquet : basse/batterie du genre noisy. Et puis le titre suivant, changement radical de cap, cette fois en mode autrement planant, souffle incantatoire et rythmique tendance dub, augmenté du léger cliquetis d’une mélodique mbira. A l’image de leur divergence formelle, ces deux premiers thèmes donnent le juste diapason du disque de James Brandon Lewis qui entend saluer deux personnages aussi essentiels qu’hors norme de l’histoire afro-américaine.

Trio éclectique

Le premier, Apple Cores, doit son nom à une rubrique dédiée aux avant-garde jazz que tenait au milieu des années 1960 dans le magazine Down Beat le poète Amiri Baraka, qui venait tout juste de publier le totémique Blues People. «Lors de mes études à l’Université Howard, où Baraka passa aussi du temps, la lecture de cet essai était un passage obligé. Depuis, il est une référence dans mon travail», rapporte James Brandon Lewis. Quant au second thème, Prince Eugene, son intitulé renvoie au second prénom de Don Cherry, principale source d’inspiration de ce disque dont la plupart