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Peinture

«Jean-Baptiste Greuze, l’enfance en lumière» et «Sage comme une image», deux expos de mômes croisés

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Au Petit Palais à Paris et au musée des Beaux-Arts de Bordeaux, deux expositions montrent, sans idéalisation et avec nuance, la vie, les émotions et les souffrances de l’enfance.

«Le Duc de Chartres tenant un cerceau», Horace Vernet, 1821. (Christophe Fouin. RMN)
Publié le 29/09/2025 à 18h46

Il doit être tard, et l’enfant, le teint pâlot, s’est endormi, la tête lourde appuyée à plat contre son bras posé sur la table en bois. Il a abandonné sa lecture d’un livre dont les pages légèrement froissées brillent ironiquement d’un blanc lumineux, rayé de vives lignes noires et qui contraste avec le fond obscur et le brun terreux du vêtement du garçonnet. Que rien ne tirera de son profond sommeil. Le Petit Paresseux (1755), peint avec tendresse par Jean-Baptiste Greuze (1725-1805), artiste star en son temps, est remis en lumière au Petit Palais, au prisme original de la foule de figures d’enfants qui peuplent son œuvre, dans l’exposition «l’Enfance en lumière».

Or, la marmaille dans tous états – espiègle, fainéante, chagrinée par la mort du petit canari, terrorisée par les cris d’un père furieux contre son aîné, ou encore affamée et épuisée après une journée de labeur, surexcitée dans une salle de classe où le maître d’école dort à poings fermés, la marmaille et ses quatre cents coups, envahit simultanément les salles du musée des Beaux-arts de Bordeaux. «Sage comme une image ? L’enfance dans l’œil des artistes, 1790-1850», comme celle de Greuze au Petit Palais, défait la conception idéalisée de l’enfance. Ce n’est pas toujours le plus bel âge et les grands, les adultes, la société, n’a pas toujours veillé au grain à leur éducation ou à leur bien-être. Avec les portraits des bambins et les scènes de genre où les gamines et les gamins sont entourés de leur père et d