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Interview

Jesse Eisenberg : «En tant qu’acteur, vous ne contrôlez rien, je ne veux plus vivre comme ça»

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Avant la sortie mercredi de «A Real Pain», «buddy movie» doux-amer où deux cousins partent sur les traces de leur grand-mère rescapée de la Shoah, le comédien et cinéaste revient sur le tournage en Pologne et les méthodes de travail pas toujours rassurantes de Kieran Culkin, son génial partenaire à l’écran.
Dans «A Real Pain», deux cousins entreprennent un «Heritage Tour» en compagnie d'autres Juifs américains. (Searchlight Pictures)
publié le 21 février 2025 à 16h08

Il parle très vite mais, jetlag oblige, bâille souvent. Ce n’est pas le seul des paradoxes de Jesse Eisenberg, que l’on rencontre à l’occasion de la sortie, le 26 février, de A Real Pain, son deuxième long métrage en tant que réalisateur qu’il présente comme un «buddy movie sur fond d’Holocauste». La méfiance, légitime, s’envole assez vite aux premières minutes du film, pour découvrir un objet touchant et ultra-singulier, dans lequel deux cousins, inséparables dans l’enfance mais que l’âge adulte a fait prendre des directions totalement différentes, entreprennent un voyage en Pologne sur les traces de leur grand-mère, rescapée de la Shoah.

David (Jesse Eisenberg), juif new-yorkais stressé et hypocondriaque assez typique, et Benji (Kieran Culkin), cool et insupportable à la fois, qui rote à table, fume des joints et apostrophe tout le monde sans filtre, rejoignent à Varsovie les autres membres de ce «Heritage Tour», une petite communauté de Juifs américains d’âges et de milieux très divers. Le film se moque gentiment de la propension des Américains à faire tourisme de tout. S’élance alors un drôle d’attelage fictionnel, parfois excessivement tapissé de morceaux de Chopin (seule fausse note du film, qui fait un peu touriste pour le coup), où les deux cousins règlent leurs comptes tout en tâchant de prendre la mesure de l’histoire familiale.

Ce qui fait décoller cette comédie douce-amère, c’est le personnage de Benji, que Kieran Culkin endosse génialement : presque