Commençons par un sacrilège et évoquons la fin du jeu, la toute dernière énigme. Quatre couleurs et un interrupteur. Rien d’autre, pas d’instruction, encore moins de mode d’emploi. Et pourtant, la plasticité cérébrale a dû faire son office pendant les cinq heures qui ont précédé, de nouvelles synapses ont sans doute relié les bons neurones. Face à ces quatre points de couleurs disposés à la verticale, un raisonnement audacieux émerge doucement et débouche sur une longue série d’actions. Pendant l’exécution, l’étrange certitude de suivre très exactement la séquence complexe que demande le jeu, sans qu’il n’ait eu à l’expliciter au joueur. L’action finale le confirme et nous laisse médusés par cette logique venue d’ailleurs qu’on a fini par maîtriser sans s’en rendre compte.
Gros interrupteur
Dans Cocoon, on incarne une créature aux allures de scarabée qui doit avancer dans un univers industrialo-insectoïde. Avec un seul bouton dédié à toutes les interactions, il faut découvrir le champ des possibles qui s’offre à nous. Pas de texte, encore moins de petits dessins pour nous expliquer les règles. Le jeu commence avec un gros interrupteur, et par un mimétisme assez cohérent – et contraint par le fait qu’il n’y a dans la zone rien d’autre à faire –, on finit par se mettre dessus et appuyer sur un bouton de la manette. Et puis, petit à petit, l’univers et les capacités s’ouvrent : avec ce même bouton, on va pouvoir tirer des objets, activer des ascenseurs, déployer des plateformes. Jusqu’à la