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Jeu vidéo

«Elden Ring», des heures de bonne aventure

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Silence on joue !dossier
Constellé de marais et de créatures, le dernier né du studio japonais FromSoftware est un «open world» affûté qui pique sans cesse la curiosité du joueur.
Dès les premiers pas, on retrouve les bases de «Dark Souls» également développé par FromSoftware : des épées, boucliers, arcs et magie pour attaquer. (Bandai Namco Entertainment Inc.)
publié le 5 mars 2022 à 21h38

Les jeux de FromSoftware ont un pouvoir parfois inquiétant : celui de se glisser subrepticement sous la peau du joueur, de se faufiler jusqu’à un coin de son cerveau et, les jours passant, de virer doucement mais sûrement à l’obsession. On prend conscience du phénomène quand, au milieu d’une journée de travail, surgissent en flash les 50 morts endurées la veille contre un vieux schnock armé d’un énorme marteau doré. On ne s’en rend pas compte sur le coup mais c’est aussi dans ces moments-là, quand se ressasse en tâche de fond toute la chorégraphie perverse de ce boss bloquant l’accès à une forteresse parée de dorures, que l’on progresse dans le jeu. La révélation aura lieu le soir venu, quand on le terrassera, presque à sa propre surprise, après de longues minutes d’apnée sur canapé. On n’a jamais pratiqué la méditation mais on subodore que quelque chose de semblable se trame ici, dans l’apprentissage patient et humble des patterns de chaque ennemi, autrement dit de son langage. Osons écrire ici que Sekiro, le précédent jeu du studio japonais paru en 2019, nous a apporté rien de moins que du bonheur, et qu’on le pratique encore aujourd’hui comme d’autres font du yoga.

Ours géants, sorcières et dragons

Le phénomène se produit à nouveau avec Elden Ring, jeu-somme portant à incandescence tout ce que le studio dirigé par Hidetaka Miyazaki, ancien comptable appartenant aujou