Habitué des jeux de gestion dont Flat Eye mime le langage, le joueur décide d’offrir une journée de tranquillité au personnage qu’il dirige. Dans la peau d’un manager d’une station-service franchisée par une grande marque de tech, il dicte à son employé le tempo de sa journée : achalander les rayonnages, entretenir les toilettes, les pompes géothermiques qui fournissent une énergie propre et, évidemment, encaisser les clients. Tâches répétitives, aliénantes, rythmées par le bip des caisses.
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Mais pour le réveillon du nouvel an, au lieu de fliquer les faits et gestes de son employé, le joueur s’éloigne de l’ordinateur pour laisser la simulation faire son office dans son coin. Et découvre avec effroi que l’étrange boutique dont il a la gestion tourne très bien toute seule. Aucun accident n’est survenu, la clientèle est satisfaite. A quoi sert-il, alors, le joueur ? De quoi son avatar/manager est-il le nom s’il a si peu d’impact ? Est-ce un bullshit job dissimulé sous un titre hiérarchique ou a-t-on tout si finement réglé que la machinerie fonctionne en autonomie ? Formidable pied de nez adressé au joueur par ce jeu de gestion monstrueux qu’est Flat Eye. Drôle et inquiétant comme les meilleurs épisodes de Black Mirror, mais avec ce petit truc en plus qu’offre le jeu vidéo : il nous parle directe